Le traité de Kalisz, signé le 8 juillet 1343, marque la fin de la guerre polono-teutonique en Poméranie orientale, en officialisant la paix entre le royaume de Pologne sous Casimir le Grand et l’État teutonique dirigé par le grand maître Ludolf König von Wattzau.
Contexte historique
En 1308, le duché de Poméranie orientale, incluant le port de Dantzig et relevant du royaume de Pologne, fut occupé par les troupes des margraves Othon IV et Valdemar de Brandebourg. Face à cette situation, le castellan polonais, représentant Ladislas Ier de Pologne, fit appel à l’ordre Teutonique pour obtenir de l’aide. Une armée de chevaliers, dirigée par le maître Heinrich von Plötzke, se dirigea vers la ville, forçant les Brandebourgeois à se retirer. Dans la nuit du 12 au 13 novembre 1308, Dantzig fut assailli par les chevaliers, ce qui provoqua la mort de plusieurs citoyens. Finalement, Valdemar céda ses revendications sur Dantzig et la Poméranie orientale à l’ordre Teutonique lors du traité de Soldin conclu le 13 septembre 1309 avec le grand maître Siegfried von Feuchtwangen, moyennant le paiement de 10 000 marcs d’argent.
L’ordre Teutonique conquit la Poméranie orientale sans grande résistance, et le grand maître transféra son siège de Venise au château de Marienbourg. L’accord de Soldin de 1309 fut initialement contesté par les princes polonais divisés. Cependant, en 1343, le roi Casimir III de Pologne reconnut cette acquisition par le traité de Kalisz. Valdemar conserva les châtellenies de Słupsk (Stolp) et de Sławno (Schlawe), mais ces fiefs furent restitués dès 1317, ainsi que la ville de Darłowo (Rügenwalde), au duc Warcisław IV de Poméranie-Wolgast, intégrant la Poméranie ultérieure.
Dans un échange complexe, la Cujavie et la région de Dobrzyń furent annexées à la Pologne en échange de la Poméranie de Dantzig et de la région de Culm à l’Ordre Teutonique. Cependant, cet accord ne fut pas ratifié par le pape Clément VI, et il fut vu comme un compromis fragile par la Pologne, qui cherchait à sécuriser sa frontière nord et à poser des bases juridiques pour de futures réclamations territoriales.